« Blason coupé d’azur à trois couronnes d’or, et du même à trois merlettes de gueule » (Armorial d’Alsace)
1277 : 1ère évocation du nom du village dans le Codex Edelini, qui est un inventaire des biens de l’abbaye de Wissembourg.
XVème siècle : l’abbaye de Wissembourg vend des terres aux Holpzapfel von Herxheim.
Entre 1510 et 1660 : nombreuses acquisitions de cette famille qui possède alors la ½ du village.
1651* : l’autre ½ est entre les mains Jean Adolf, duc de Deux-Ponts et de son frère Charles Gustave. Quand ce dernier devient roi de Suède, le village tombe partiellement sous la tutelle suédoise. (*les historiens ne s’accordent pas sur la date)
1686 : la population prête la première fois serment de fidélité au roi de France Louis XIV.
1715 : les héritiers Holtzapfel vendent la ½ du village à Jean Nemery et à sa femme Angélique de Zoller qui ont 3 enfants : Catherine cèdera plus tard sa part à son oncle Frederic Daniel de Zoller, Clara meurt en bas âge et Pierre demeurera à Schoenenbourg.
1750 : Jean Frédéric de Marx bailli de Bergzabern acquiert la ½ du appartenant aux Deux Ponts mais était déjà entré en possession du ¼ de Frederic Daniel de Zoller > il dispose donc des ¾ et PierreNemery du ¼.
1753 : réunion du village au baillage de Fleckenstein.
1774 : la veuve de Marx vend ses biens (¾ du village) à Antoine le Bel, propriétaire des mines de Pechelbronn, enterré à Schoenenbourg en1788.
1789 : vente des biens de Le Bel en lots comme bien national. Le ¼ restant, issu des héritiers Nemery, est acquis par Xavier Nebel et Georg Neureuther de Haguenau.
1939 : Schoenenbourg est évacué le 1er septembre vers les communes de Morterolles et de Bessines en Haute-Vienne.
1940 : retour des villageois
1944 : arrivée des Américains qui triomphent de l’occupation allemande, mais contre-offensive allemande de janvier à mars 1945.
19 mars 1945 : libération définitive.
Une nouvelle fiscalité fut imposée lors du renouvellement du terrier en 1698. Le 03 mai 1701, quand les administrateurs des seigneurs du village vinrent réclamer les impôts impayés depuis 3 ans, la population refusa de s’exécuter et chassa les exécutants.
Le maire Hans Martin Walliser et les trois frères Wolff, Hans, Wilhelm et Andreas, reconnus comme les instigateurs de cette révolte, furent arrêtés et emprisonnés à Cleebourg. Andreas parvint à s’échapper et se réfugia chez les barons de Fleckenstein dont il était métayer pour leurs terres à Schoenenbourg.
Quand l’affaire fut jugée, la population accusa essentiellement Andreas Wolff, tandis que le maire désigna l’abbé Méron, ancien curé de la paroisse décédé en 1701, comme le véritable fauteur de troubles.
Finalement les accusés furent condamnés à une amende, les villageois durent en outre s’engager à se mettre à la disposition des administrateurs et à se soumettre au paiement de la contribution financière ainsi qu’à la taxe sur les alcools.
En 1500 Schoenenbourg semble déjà doté d’un sanctuaire puisque en 1755, lors du nivellement du sol en vue de la reconstruction de la nouvelle église, une pierre tombale qui portait l’inscription suivante fut trouvée : « Le 26 avril de l’an 1500 de notre seigneur, mourut M. Anton Geissel, prêtre en cette église, que son âme repose en paix » En 1747 certaines démarches s’effectuent en vue d’une reconstruction, parce que l’église est dans un état pitoyable et qu’elle ne peut plus contenir tous les paroissiens. Entre 1758 et 1764 l’abbé Seither achève les travaux de la nouvelle église entrepris par son prédécesseur.
On apprend aussi qu’il existait un ossuaire.
1845 : exhaussement et reconstruction du clocher, aménagement intérieur jusqu’en 1923 où les cloches furent bénies.
24 juin1940 : destruction de l’église par un incendie dû à des tirs d’artillerie
30 septembre 1956 : pose de la première pierre du nouveau sanctuaire
11 juin 1962 : consécration de l’église
Construit sous l’impulsion du curé Seither, le presbytère de 1757-1759 a remplacé un bâtiment en bois qui était dans un piteux état.
La grange aux dîmes édifiée par le même curé en 1756-1757 comporte une inscription énigmatique en latin sur la poutre au-dessus des fenêtres.
Il se trouvait à l’origine autour de l’église, en 1772 agrandissement vers le côté sud et en 1827 acquisition d’un terrain pour l’établissement du cimetière actuel. On peut y voir, entre autres, deux tombes de guerre du Commonwealth datant de 1943.
Cet édifice en contrebas du cimetière a été construit en 1864 sous l’impulsion d’une femme qui dut essuyer une violente tempête sur un lac.
Elle survécut et, en guise de remerciement à Dieu, elle fit construire une chapelle.
Plus tard, en 1873, la chapelle fut le théâtre de curieuses apparitions de la Vierge qui mirent le village en ébullition. Schoenenbourg allait-il devenir un lieu de pèlerinage ? L’Empire allemand voyant un danger dans ces manifestations mit fin à ce remue-ménage.
Bien des poètes et des peintres purent exercer leur art en s’inspirant de cet arbre majestueux dont on ignore cependant l’âge. Selon la tradition il serait millénaire, mais il semblerait qu’il n’ait que 500 à 600 ans. Il serait le résultat d’un entrelacement de rejets de souches, ce qui expliquerait le diamètre exceptionnel de l’arbre et son tronc bosselé.
Ce tilleul sur lequel s’est greffée une légende a été inscrit au registre des « sites et monuments naturels de caractère artistique » le 13 juillet 1926 et bénéficie depuis 2017 du label « Arbres remarquables de France ».
Devant le tilleul se trouve un puits qui a servi de puits communal jusque dans les années 1950. Néanmoins, selon des spécialistes, sa margelle en grès qui comporte une décoration en arcs cintrés prouve qu’il s’agit d’une cuve baptismale du XIIème siècle. Elle est surmontée d’une reproduction du linteau d’une porte d’entrée de l’ancienne église.
Initialement, elle se trouvait à côté à l’église et servait à la fois de logement de l’instituteur et d’école mixte. Une nouvelle école datant de 1843, actuelle mairie, permit aux filles d’évoluer dans un nouvel environnement. Plus tard, filles et garçons furent regroupés dans ce bâtiment qui disposait alors de 3 salles de classe et d’un espace dédié à la mairie. Dans les années 1950 une école maternelle fut bâtie à l’emplacement d’une ferme, proche de l’église, qui comportait un moulin à huile ; l’école primaire sortit de terre en 1976-77 dans la même enceinte.
Il ne subsiste rien de la fabrique qui se trouvait au 5 rue de la liberté. En 1745 le bailli Voltz de la Klee-Katharinenbourg en est l’exploitant, elle passe en 1771 entre les mains d’Einhorn André, en 1789 Deutsch Georg Heinrich l’exploite et en 1839 elle est vendue à Deutsch Michel, grandpère de Deutsch Michel, médecin philanthrope célèbre dans l’Outre-Forêt. Ce dernier est né en 1868 dans la maison construite en 1811 encore visible de nos jours.
Situé au lieu-dit « D’Mahlbach » il fut probablement construit en 1723 et fonctionna comme moulin jusqu’en 1884 où il devint une scierie. Il ne reste que quelques pierres.
Sources : archives départementales de Strasbourg, archives de Haguenau, Wissembourg et Spire, archives municipales et paroissiales de Schoenenbourg ; « Ortsgeschicte » de Lutz Paul de 1908 ; article « Die Herrschaften von Schoenenbourg » de J. Klele ; article « La réunion du village de Schoenenbourg au baillage de Fleckenstein » de Will L. (revue d’Alsace) ; Revues de l’Outre-Forêt (n° 187 ; 178 ; 163 ; 133 ; 102)
Cercle d’histoire locale de Schoenenbourg : chlschoenenbourg@gmail.com